Synthèse d’un cours sur pouvoir, argent et imagination
Introduction
Tiré de la vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=ajFXykT9Joo
Ce cours inaugural expose une grille de lecture du monde : le pouvoir fonctionne comme une alchimie, transformant le néant en réalités contraignantes (argent, individu, nation). L’objectif n’est pas de dire quoi penser, mais comment penser, en reliant idées, histoire et critique sociale.
1. Kant et la perception
- Nous ne connaissons pas le noumène (la chose en soi), seulement le phénomène (ce que nos sens transforment).
- Exemple : temps et espace n’existent pas « dehors », mais sont des structures de notre perception.
- Conclusion : la réalité est une construction de notre imagination.
- But du semestre : entraîner l’imagination critique.
2. Le projet pédagogique
- Étudier passé, présent, futur pour tester nos modèles.
- Construire des modèles analytiques (comme en intelligence artificielle) et les confronter au réel.
- Finalité : découvrir la « véritable histoire cachée », différente de l’histoire officielle transmise par l’école.
3. L’argent et l’illusion de rareté
- Exemple du banquier avec 5 millions → la monnaie est créée « ex nihilo ».
- Les banques ne se contentent pas de prêter ce qu’elles possèdent : elles créent de la monnaie.
- Pour donner de la valeur à l’argent, le système fabrique artificiellement la rareté :
- Maintenir une partie de la population dans la pauvreté,
- Détruire de la richesse par des crises,
- Détruire des biens et des vies par des guerres.
- Ainsi, la misère et les crises sont des outils de pouvoir pour entretenir l’illusion de valeur.
4. Bonheur : de l’individuel au collectif
- Aujourd’hui, on associe le bonheur à des plaisirs individuels (argent, voyages, loisirs).
- Dans l’histoire, le bonheur était surtout collectif : impossible d’être heureux si ta communauté souffrait.
- Exemple : un riche organisait un banquet pour tout le village → la réputation et la générosité primaient sur l’accumulation privée.
5. Polythéisme vs neurosciences
- Polythéisme : l’humain n’a pas de contrôle, son destin est soumis aux dieux et aux forces (orgueil, colère, fortune).
→ Mais cela encourage à vivre intensément (eudaimonia). - Vision moderne (neuro/psycho) : l’individu est maître de son destin par ses synapses et ses thérapies.
→ Mais cela isole, culpabilise et empêche l’action collective. - Pour le professeur, la première vision (polythéiste) est plus juste et féconde.
6. L’école comme instrument de pouvoir
- L’école n’est pas neutre : elle sert à arracher l’enfant à ses parents et à le rendre dépendant d’une autorité extérieure.
- Historiquement, les pionniers de l’éducation obligatoire furent Sparte, les Aztèques et la Prusse : trois sociétés militaristes.
- L’école inculque surtout la croyance au nation-state (mère patrie, unité nationale).
- Elle fabrique l’obéissance et le sentiment d’appartenir à une entité abstraite.
7. Monothéisme et alchimie du pouvoir
- Selon le professeur, les grandes illusions modernes (argent, individu, nation) sont issues du monothéisme :
- Comme Dieu crée à partir de rien, le pouvoir humain a imité cette logique pour créer des fictions contraignantes.
- Le pouvoir, c’est l’alchimie : transformer le rien en quelque chose accepté par tous.
- Résultat : nos vies sont dominées par ces fictions, qui nous rendent dépendants et souvent misérables.
Conclusion
Ce cours propose une critique radicale :
- Argent, bonheur individuel, école, nation ne sont pas des réalités naturelles, mais des constructions de pouvoir.
- Le professeur invite à reprendre le contrôle de notre imagination pour réinventer un monde où l’on vit selon l’eudaimonia : la floraison de l’existence, au service de la vertu et de la communauté.