Avant propos : ce billet a été corédigé à l’aide de ChatGPT, ce qui implique deux choses. La première, c’est que le contenu est hautement questionnable et ne doit absolument pas être pris pour argent comptant. À voir davantage comme une piste de réflexion linguistique. La seconde, c’est que je n’ai aucun crédit sur son contenu, car celui-ci est le résumé d’une discussion / introspection à propos d’une langue en danger (le laze) dont les ressources se font rares et où les locuteurs natifs n’ont peut-être pas une notion consciente de leur propre grammaire (comme c’est le cas de la majorité des gens qui, s’ils s’expriment correctement, ne passent pas leur temps à décortiquer la sémantique de leur discours…).

Je vous laisse maintenant avec le contenu de la réflexion.


Et si la manière dont nous disons « aimer » révélait notre vision du monde ?

Dans la langue laze, parlée sur la côte est de la mer Noire, le verbe « aimer » n’a pas une structure unique. Selon les dialectes, il peut se construire :

  • soit avec un datif pour la personne qui aime ;
  • soit avec un ergatif.

Ce fait grammatical, en apparence technique, est en réalité profondément révélateur.


🌿 Deux façons d’aimer : datif ou ergatif

En laze, comme dans d’autres langues à système ergatif-absolutif, les rôles syntaxiques ne suivent pas le modèle sujet-objet classique que l’on connaît en français. Le sujet d’un verbe intransitif et l’objet d’un verbe transitif partagent le même cas : l’absolutif, tandis que le sujet agentif d’un verbe transitif est marqué par l’ergatif.

Mais certains verbes n’entrent dans aucune de ces cases. C’est le cas du verbe « aimer », dont la structure varie d’un dialecte à l’autre :

📌 Dans certains dialectes :

  • L’aimant (celui qui ressent) est en datif ;
  • La personne aimée est en absolutif.

➡️ Aimer est ici un sentiment subi, un état intérieur. Il ne produit pas d’effet extérieur sur l’autre. C’est un affect, pas une action.

📌 Dans d’autres dialectes :

  • L’aimant est en ergatif ;
  • La personne aimée est toujours en absolutif.

➡️ Aimer est perçu comme une action volontaire, dirigée, potentiellement porteuse d’un effet sur l’autre. Une forme d’engagement vers autrui.


🔍 Une lecture à la lumière de Sapir-Whorf

Ce phénomène dialectal nous invite à revisiter l’hypothèse Sapir-Whorf, selon laquelle la langue influence la pensée.

La structure grammaticale du verbe « aimer » reflète ici des visions du monde affectif :

  • L’amour comme expérience intérieure passive (datif) ;
  • L’amour comme action intentionnelle sur autrui (ergatif).

Même si cette variation est inconsciente pour les locuteurs, elle encode des modèles mentaux distincts : ressentir l’amour ou agir en aimant.


🧬 Parallèles dans d’autres langues

Ce type de variation n’est pas propre au laze.

  • En japonais, on dit X が好きだ (X ga suki da) : littéralement, X me plaît, avec le sujet grammatical étant la personne aimée.
  • En français, on dit Je t’aime : l’aimant est le sujet, l’aimé est l’objet.
  • En basque, certains verbes affectifs fonctionnent aussi avec le datif pour l’expériencier.

La grammaire module donc le point de vue émotionnel : centre-t-on l’expérience sur celui qui ressent ou sur celui qui est l’objet du sentiment ?


📚 Conclusion

Le cas du verbe « aimer » en laze illustre de façon éclatante comment des structures grammaticales reflètent et façonnent nos façons de penser les relations humaines. Ce que certains dialectes considèrent comme un ressenti intérieur, d’autres le voient comme une dynamique active. Et ce simple choix de cas grammatical révèle, en creux, une philosophie implicite de l’amour.


Et vous, comment aimez-vous dans votre langue maternelle ?